Prêts ? Feu ? Grimpez !
Torres del Paine, Chili
Après une nuit bien pourrie, il faut quand même se lever, et c’est franchement pas évident.
Une barre de céréales au fond du duvet, chacun enfile ses vêtements et en avant pour une journée de mauvais temps…
Et là, surprise !
Le temps n’est pas extraordinaire, mais il ne pleut pas et il fait frais, ce qui est plutôt sympa quand on doit marcher.
Par contre, le sol est complètement sec et je dois dire que je trouve ça bizarre. La tempête de cette nuit, je ne l’ai pourtant pas imaginée…
Et bien il faut croire que si ; c’était simplement le bruit du vent qui malmenait la double tente. Super…
On ne va quand même pas se plaindre ! C’est parti pour le Glaciar Grey, qui se trouve à onze kilomètres et trois heures et demie de marche du campement, d’après les panneaux.
On part donc tranquillement, afin que les machines chauffent doucement.
Après une vingtaine de minutes de quasi-plat, je commence à me dire que c’est plutôt facile, lorsque bien sûr, les choses se gâtent : ça commence à grimper sévère !
Je prends donc définitivement la tête et je regarde mes pieds, pour me forcer à avancer.
Venus à bout de deux randonneurs et d’un sentier à la pente abrupte, le parc nous offre notre premier cadeau: des icebergs !
Seb et moi n’avons jamais rien vu de pareil ; on dirait des glaçons géants, tombés dans des colorants de synthèse, un peu dans le genre Mister Freeze…
Le Lonely Planet me donnera ensuite une explication nettement plus scientifique, bien que moins imagée.
Cette couleur bleu flashy est due au fait que la glace est très compacte et que la lumière ne peut y pénétrer.
A contrario, une glace moins dense sera translucide, car des rayons pourront a traverser de part en part.
Après quelques instants de contemplation et de nombreuses photos, il faut y aller car la route est encore longue.
Peu après, nous avons également droit à la première vue du glacier dans son ensemble.
Le mirador nous indique que nous arrivons environ à mi-chemin. Encore quelques clichés. Décidément, on ne s’habitue pas à la beauté des lieux.
La diversité des paysages est déconcertante. Nous sommes à présent dans les bois. Encore un peu de patience et nous pourrons admirer le Glaciar Grey de très près…
Enfin, après deux heures et demie d’ascension -soit en une heure de moins que prévu-nous atteignons notre objectif.
Les lieux sont déserts et nous déjeunons seuls, en compagnie des icebergs et du front du glacier.
Les morceaux qui se détachent font un bruit similaire à celui du tonnerre : intimidant.
Après cette pause bien méritée et hautement savourée, nous repartons à l’heure où les autres arrivent.
Le chemin du retour sera encore plus rapide car nous mettrons à peine deux heures pour rejoindre le Lago Pehoe.
Tout étant désert à noter arrivée, nous en profitons pour nous ruer sur les douches, avant que les autres ne débarquent.
Mauvaise surprise, celles des femmes sont dégueulasses et je me lave vraiment à contrecœur. Les joies du camping, mesdames…
La soirée se déroule comme celle de la veille, une dose de fatigue en plus.
Nous espérons que la nuit sera meilleure que la précédente, car demain, on démonte tout, direction le Campamento Italiano.